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    Puisque vous appartenez au nombre des rescapés de l’espèce qui se promènent sur https://blogaylavie.wordpress.com/ il est inutile de vous préciser que je viens du monde d’avant. Pas au sens puérilement macronien du terme. Je veux parler du monde d’avant l’informatique, celui de la plume d’oie. Pour rédiger ces textes, que j’appelle articles mais que vous nommez posts, pour tisser des thématiques que vous baptisez tags, je suis contraint d’aller fouiner, de chercher documentation et références. Je vous accorde qu’avec vos outils numériques l’exercice est plus confortable qu’en bibliothèque.

Vous avez également compris que l’effort de synthèse implique, au préalable, un lent travail de bénédictin afin de rassembler la matière première. Il y a celle que charrie l’actualité avec un faible pour les regards décalés, de moins en moins aisés à trouver dans les médias mais qui subsistent encore, par bonheur, dans Les Inrocks et donc sur http://www.lesinrocks.com/. S’y ajoute l’esprit monomaniaque d’un auteur qui rapporte tout ce qui lui tombe sous les yeux à son “grand oeuvre”.

Ce n’est pas suffisant. J’ai abandonné les rails qui balisaient ma route sur le Net pour m’aventurer sur des chemins de traverse. Dans cette quête, j’ai effectué quelques trouvailles. Elles n’en seront peut être pas pour vous, mais je voulais les signaler à d’éventuels curieux qui les ignoreraient.

Les coulisses de la vie gay

Lorsque je me suis rendu sur http://www.blogmensgo.fr/, parce qu’il s’agissait du blog gay le plus important et le mieux référencé, j’en suis resté chocolat. Les photos proposées en ouverture m’ont d’abord interdit d’aller au-delà. En matière de tablettes cela me changeait de celle sur laquelle mes doigts gourds pianotent. Soudain, je comprenais le sens exact de l’expression “de la coupe aux lèvres”. Ce qui s’est trouvé confirmé lorsque j’ai poursuivi mon exploration et que j’ai découvert les conseils techniques concernant le travail des lèvres sur un gland circoncis. Je suis demeuré bouche bée.

Comme je ne voulais pas vous laisser glander trop longtemps, j’ai fini par m’arracher à regret à ces rubriques oniriques pour aller puiser de la matière première et des liens précieux afin d’approfondir certains points en matière d’évolution des législations, en particulier sur les unions entre personnes de même sexe. Puis, j’ai fait mon beurre – pas au sens du Dernier Tango à Paris – dans la rubrique santé qui est, hélas, devenue un must dès qu’il s’agit de traiter d’homosexualité.

Le plus de cette publication réside dans son ouverture internationale. Basée en Suisse, à Lausanne, elle couvre l’essentiel de l’Europe occidentale et diffuse, outre en français, en cinq langues : anglais, allemand, espagnol, portugais et italien. Une extension vers le Brésil est annoncée. Mais trêve de plaisanterie, entrons dans le vif du sujet c’est-à-dire dans le “blog gay” tenu par le rédacteur en chef et signé Philca.

Qu’il me perçoive, à l’exemple de jeunes gens que j’ai croisés naguère sur les bords de l’étang de Bâges et dont je vous parlerai, comme un “vieux débris” ne mérite pas d’être relevé : c’est une réalité. Je n’ai pu m’empêcher de sourire à sa suggestion de rassembler les textes égrenés dans blogaylavie en un volume imprimé. Un fort volume en effet. D’un millier de pages disons. L’ancien éditeur suggérerait de couper en deux, même si la vente du second volume est toujours problématique. Seulement, comme le relève Philca, là encore à juste titre, l’auteur “quasi inconnu à l’étranger, n’évoquera des souvenirs qu’aux paléontologues de la politique, du journalisme et de l’édition”. Il fut un temps, pas si ancien, où les dinosaures avaient la cote auprès des plus jeunes. Peut être est-ce la raison qui pousse Philca à se revendiquer d’un “prénom de dinosaure”. J’oubliais : les jeunes ignorent l’imprimé. C’est ce qui se nomme tourner en rond. Reste à savoir si ce cercle est vicieux.

Je communie avec lui, en revanche, dès qu’il cesse de s’intéresser à ces broutilles pour traiter de sujets sérieux comme la délicate relation entre les blogueurs et les hébergeurs qui condescendent à les accueillir. “Imaginons, écrit-il, un blog qui souhaiterait parvenir au graal de la célébrité numérique. Le blog sollicite d’une société – que par tropisme littéraire on nommera Gogol – l’onction de son instance hégémonique et ubiquitaire.” Bref, il s’étonne, pour ne pas s’offusquer, qu’à partir du travail de leurs algorithmes les contrôleurs des géants du Web prétendent instaurer des normes journalistiques, en matière de références et de sources, au nom de leur chasse aux “contenus agrégés”.

Je me heurte à un autre genre de difficulté avec les illustrations. Alors que sur son site les corps dénudés peuvent s’offrir à la convoitise, le rappel d’affiches politiquement contestées et autres images ayant nourri le débat public, provoque sur le mien la gêne des équipes en charge de la surveillance d’éventuels débordements. Faut-il en tirer une leçon et voir le sexe comme un dérivatif aux combats politiques ? La brève histoire du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) en offrirait l’illustration.

Lorsqu’on surfe ainsi, à un moment surgit toujours la question « J’arrive où… » En bloggeur expérimenté, puisqu’il mène sa barque sur le Web depuis des années, Estéf en a fait le thème de ses billets érotiques. Ils sont publiés sur http://estefou.blogspot.fr/2018/01/lache-toi.html?zx=d3ccb136cac9c7f7 A leur lecture, vous retrouverez, du moins je vous le souhaite, des souvenirs, à moins que vous ne nourrissiez des regrets en pensant aux occasions perdues, à ces moments où vous n’avez pas osé.

En débarquant sur http://notesgaydethomas.over-blog.com/ j’ai eu l’impression de reprendre pied dans un monde qui m’appartenait encore, bien qu’une vingtaine d’années me séparent de l’auteur de ce carnet d’un homosexuel parisien. Toutefois, les pistes culturelles suivies, les voyages rapportés constituent autant de permanence avec un univers que j’ai connu. C’est avec curiosité que j’ai relevé, par exemple, sa redécouverte de la figure emblématique du FHAR, Guy Hocquenghem. De même, à travers le récit de ses conversations durant la campagne présidentielle, j’obtenais, au fond de ma thébaïde — qu’à l’inverse de la province romaine du Bas Empire égyptien je ne nommerais pas Arcadie –, un écho de ces dîners parisiens avec lesquels j’ai choisi de rompre.

J’ai conscience de manquer à tous mes devoirs, en tous les cas aux codes de la culture gay, en vous sevrant de photos d’hommes nus que j’ai remplacées par des bonobos. Ces clichés racoleurs ont, soyons franc, cessé de m’émouvoir depuis… un certain temps. D’autant que ces fesses rebondies et ces abdominaux travaillés ne correspondent que d’assez loin aux réalités quotidiennes. En revanche, j’ai effectué une nouvelle découverte culturelle, en suivant Thomas, avec les symboles apposés sur la photo d’un prostitué hétérosexuel présenté dans la revue Physique Pictorial. Une sorte de Johnny Hallyday à l’époque de sa jeunesse. Il accepte la clientèle gay mais précise, par ces signes qui demeuraient pour moi mystérieux, les frontières des prestations : peut être sucé, accepte la sodomie.

Les dessous de la vie éditoriale

Loin des turpitudes de cet univers guidé par les appétits sexuels, demeurent des démarches fondées d’abord sur l’intellect. Jacquot Grunewald m’avait aidé, en décembre 1983, à préparer une intervention du Premier ministre, Pierre Mauroy, lors d’un dîner-débat de Tribune juive qui se tenait au moment des fêtes de Hanoucca. Un événement qui n’est pas demeuré sans suite puisqu’il a donné naissance au dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).  Il est devenu de tradition que le président de la République en soit l’hôte d’honneur. Ensuite, j’ai eu le bonheur de compter Jacquot Grunewald au nombre de mes auteurs et de suivre les enquêtes talmudiques de son héros récurrent, un rabbin, à Venise et ailleurs. Pour rien au monde je ne manquerais ses billets hebdomadaires sur https://www.facebook.com/jacquot.grunewald .

Pour des raisons similaires, après lui avoir servi d’éditeur et même de coauteur, je ne m’éloigne jamais trop des prestations de Fabrizio Calvi, et de http://www.fabriziocalvi.com/ . En matière de politique internationale, il sait aller chercher ce qui peut se cacher sous les cartes abattues en public. Les attentats servent de provende aux amateurs de thèses complotistes, et il est rare que les propos officiels viennent éclairer de manière convaincante de telles réalités. L’art de Fabrizio Calvi consiste à éviter ce double écueil pour tenter de parvenir jusqu’à la clé d’explication. D’où le fait qu’il est toujours instructif de suivre ses enquêtes.

Sur la trace de Michel Faucher…

Parmi les nombreuses chroniques que Michel Faucher a tenues dans des revues d’art, son support le plus régulier a sans doute été la revue Cimaise, aujourd’hui disparue. Comme il permet d’accueillir les souvenirs croisés avec l’actualité d’un dinosaure du siècle médiatique passé, le Net fait survivre ce que le support imprimé n’est plus en mesure, financièrement parlant, de porter. C’est le cas de Cimaise que vous pouvez retrouver sur http://cimaises-leblog.fr/ .

Dans cet univers des plasticiens, j’ai aussi un faible pour phenixwebtv.com qui brandit “l’art comme étendard” et permet de suivre l’actualité des expositions et de l’édition avec un focus sur l’art africain.

…et celle de Miguel Olcese

Condamné à l’exil par la junte militaire argentine au début des années 1970, le psychanalyste Miguel Olcese a participé, dix ans plus tard, à la création à Paris d’une structure médicale destinée à l’accueil des exilés et des victimes de tortures et autres formes de violences politiques. L’histoire du Comede, devenu le Comité pour la santé des exilés, comme son action présente peuvent être visionnés sur http://www.comede.org/presentation/ .

Pour celle de Thierry Pfister…

Elle est moins aisée à retrouver qu’il n’y paraît. L’art de la paléontologie n’est pas accessible à tous. Si vous essayez http://esj-lille.fr/ le reflet de l’école supérieure de journalisme que vous obtiendrez ne correspondra plus à l’époque des années 1960, lorsque ses locaux lillois étaient situés boulevard Vauban, en face des facultés catholiques. Ce n’est pas seulement l’adresse qui a changé, ce sont aussi les références, donc la mémoire.

N’espérez pas retrouver le fil dans la presse d’Occitanie monopolisée par le groupe de La Dépêche du Midi. Un vieux contentieux avec la famille propriétaire lui impose le silence sur cet individu. Heureusement, il n’en va pas de même pour l’audiovisuel et, en particulier, pour Grand Sud FM qui sait donner de la voix et en accueillir d’autres, y compris à travers son site http://www.grandsudfm.com/ . Si vous êtes friands de ces chicayates clochemerlesques, je vous recommande le blog de Michel Santo, ancien directeur général adjoint à la Région Languedoc-Roussillon : https://contre-regard.com/ . Heureusement, il ne se limite pas à ces péripéties de cour de récréation mais s’intéresse aussi aux arts et à la littérature.

Vous aurez plus de chance de récupérer des références sur http://www.albin-michel.fr/ voire d’avoir accès à une réalisation sur http://www.scenariofilms.com/ . Et n’oubliez pas http://www.marenostrumedition.com/ éditeur de Bruno Pfister.